Avoir un vrai projet

Avoir un vrai projet

On reconnaît assez facilement les personnes qui ont un vrai projet. On peut voir une étincelle dans leurs yeux et elles possèdent une sorte d’énergie qui les pousse vers l’avant. Elles sont plus déterminées, plus confiantes en leur avenir. Même si elles peuvent traverser des périodes de doute, elles font preuve d’une plus grande capacité à surmonter les obstacles et à rebondir. En un mot, elles sont en mouvement.

Qu’est-ce qu’un vrai projet ?

Cette notion de « vrai projet » permet de faire une distinction bien nette entre des projets de faible intensité, d’importance assez neutre sur le plan de la motivation et des projets « passion ». 

Un « vrai projet » est un projet qui nous tient à cœur. C’est une promesse, un espoir, une lumière à l’horizon de notre vie qui guide nos pas et éclaire notre chemin.

Qu’il soit ambitieux ou modeste, du ressort de la vie professionnelle ou d’une démarche plus personnelle, c’est quelque chose dont nous avons véritablement envie. Il nous donne une bonne raison de nous lever le matin, nous rend le sourire quand on y pense, nous remplit de force et d’énergie.

Un vrai projet cela peut être par exemple :

  • Ecrire un livre
  • Faire un grand voyage
  • Acheter une belle maison
  • Entrer dans un nouveau métier
  • Trouver l’âme sœur
  • Avoir un enfant
  • Construire un bateau
  • Obtenir un diplôme
  • Faire de l’humanitaire
  • Apprendre à piloter un avion

Bien sûr tout le monde peut faire un voyage, avoir un enfant, changer de métier. La vraie question est de savoir si cela vient de nous, si c’est lié à une motivation profonde ou si ce sont des projets par défaut, dictés par les événements sans que nous l’ayons vraiment décidé.

L’exemple le plus évident concerne l’orientation professionnelle. On constate que le nombre des personnes ayant choisi leur métier en fonction d’une envie profonde est relativement faible. Le plus souvent l’orientation s’est faite en fonction des circonstances du moment, avec très peu d’informations, en tenant compte des résultats scolaires et de considérations strictement alimentaires, sans oublier l’influence pas toujours éclairée des parents.

On se retrouve alors à exercer un métier sans passion, parce qu’il faut bien remplir le frigo, et on reste dans l’attente d’autre chose.

Une vie sans vrai projet

On peut très bien vivre sans avoir de vrai projet. Mais on notera chez les personnes qui sont dans ce cas un manque d’entrain, une absence d’enthousiasme, bref un mode de vie moins intense, plus dans le « ronron ». On pourrait dire qu’elles gèrent les affaires courantes, même si elles peuvent atteindre malgré tout une certaine forme d’équilibre et être parfaitement heureuses.

Mais la plupart du temps l’absence de vrai projet se traduit par un état de manque, une frustration sourde, l’impression désagréable de vivre à moitié, de passer à côté de l’essentiel, de ne pas donner la pleine mesure de ses capacités.

Ce qu’apporte l’existence d’un vrai projet

L’envie de réaliser notre projet nous donnera l’élan nécessaire pour surmonter les obstacles, secouer nos freins, vaincre nos peurs. Il nous met sur un chemin inconnu sur lequel nous allons rencontrer des gens, vivre des choses nouvelles, ressentir des émotions que nous n’aurions jamais connues sans cela.

Dans cette dynamique les petits tracas du quotidien perdent aussitôt de leur importance puisque notre regard porte au-delà, vers l’avenir. Nous sommes capables de prendre de la hauteur sans perdre de vue notre objectif et les tâches quotidiennes qui nous incombent pour l’atteindre.

En revanche, l’absence de but nous amène à faire du surplace, tout nous devient obstacle et nous dissipons le plus souvent notre énergie en vaines broutilles.  

Comment trouver un vrai projet ?

Pour certains le vrai projet apparaît comme une sorte d’évidence, très tôt dans leur vie. C’est le plus souvent un choix de carrière qui les guide pendant leurs études et leur vie professionnelle.

Pour d’autres, le processus peut être bien plus long, il faut parfois des années de tâtonnements et de tentatives infructueuses avant que l’étincelle jaillisse dans les ténèbres.

Une bonne méthode pour trouver son vrai projet consiste à ne rien s’interdire au départ et à se « lâcher » totalement en donnant libre cours à ses envies tout en faisant abstraction des obstacles évidents. Car en général on a trop tendance à se brider en se disant « ça c’est impossible pour telle ou telle raison ». Or il ne faut surtout pas se limiter soi-même. Dans sa réflexion on peut tout s’autoriser, il sera temps ensuite de revenir à des options plus réalistes.

L’idée générale est de bien prendre le temps de s’interroger sur ce qui nous plait vraiment, essayer de savoir quelles sont les sensations que l’on veut éprouver au quotidien. On pourra mener ensuite une enquête approfondie pour mettre en évidence un projet qui soit en phase complète avec nos motivations.

C’est par une confrontation répétée entre des envies et des possibilités que l’on pourra isoler l’activité qui représentera la meilleure synthèse entre les deux.

Il est souhaitable à ce stade de ne pas rester isolé. Des échanges avec un tiers peuvent être une source de stimulation décisive. C’est ce que je propose dans le cadre de mon accompagnement, je dispose personnellement d’outils et de méthodes pour faciliter ce travail d’investigation.

Si la démarche n’est pas fructueuse, on peut faire le choix d’un projet « relais » de nature à nous motiver suffisamment même s’il n’est pas le projet idéal. Il nous permettra d’aller de l’avant et d’installer une dynamique.

On doit être convaincu que le vrai projet est là quelque part. Il nous attend à un détour du chemin, il surgira d’une rencontre, d’une conversation, d’un livre, d’un film, d’un article de magazine et nous saurons le voir car notre réflexion de fond sur nos véritables envies nous aura rendu capable de le détecter puis de nous l’approprier.

Se libérer du regard des autres

L’avis de notre entourage peut être un frein sérieux au projet. Nous nous interdisons souvent certaines pistes tellement nous sommes sûrs de leur désapprobation. Or il n’y a aucune honte à avoir par rapport à ses projets dans la mesure où ils sont « sains » et conformes aux lois en vigueur (quand même !).

On doit bien sûr tenir compte de son couple ou de sa famille et éviter de les mettre en danger par des choix trop risqués.

Mais au-delà de ces considérations raisonnables il nous faut penser à notre équilibre personnel qui est également l’une des clés de l’harmonie au sein d’un groupe.

Pour régler ce conflit moral il est préférable de se libérer totalement du regard des autres dans sa réflexion et ses recherches. Puis, le projet une fois décidé, il est essentiel de faire adhérer ses proches à son objectif pour qu’ils deviennent un soutien et non pas un frein supplémentaire.

Dans le cadre de mon accompagnement nous pouvons élaborer ensemble une stratégie pour présenter le projet à l’entourage et à tous les futurs interlocuteurs potentiels.

On pourra lire à ce propos mon article intitulé :

« Le processus d'identification au service du projet »

Peut-on avoir plusieurs vrais projets ?

Evidemment. Et ils peuvent se nourrir l’un l’autre. Un projet modeste à court terme donnera la dynamique nécessaire pour en développer un autre plus ambitieux et de plus longue haleine, même s’ils sont dans des registres complètement différents. Ainsi une activité extraprofessionnelle pourra servir de tremplin à une reconversion professionnelle.

L’essentiel est d’avoir la sensation d’avancer, d’engranger des satisfactions, des succès et de regarder l’avenir avec confiance.

Faire le deuil d’un projet qui a échoué

Il arrive que certains projets ne soient jamais réalisés mais même inaboutis ils auront eu leur raison d’être, celle de nous tenir debout, de nous donner le goût de vivre, de nous permettre de faire la jonction avec d’autres projets plus réalistes ou plus conformes à l’évolution de nos envies avec le temps.

Si nous n’avons pas atteint nos objectifs, nous avons eu malgré tout l’occasion de régler certains problèmes, d’accumuler des connaissances qui nous seront utiles pour relever d’autres défis. A condition bien sûr que nous soyons capables de tourner la page et de regarder devant nous après avoir tiré toutes les leçons de nos erreurs.

C’est une phase délicate qui peut durer un certain temps. Un projet abandonné peut nous laisser à genoux, sans force et avec un sentiment de nostalgie dont on a parfois du mal à se débarrasser.

Il est important d’agir vite pour transformer cet échec en tremplin pour une nouvelle aventure tout aussi passionnante et qui aura, elle, de meilleures chances d’être couronnée de succès grâce à l’expérience acquise.  

Comment se donner un vrai projet si on n’en a pas les moyens ?

Bien sûr, la question des moyens n’est pas neutre mais elle n’est pas non plus rédhibitoire. Rappelons que l’important est de vivre quelque chose de fort sur la durée, d’éprouver les sensations qui constituent notre vrai moteur. Or tout le monde a vécu des moments intenses qui ne lui ont rien coûté. Et s’il faut absolument mettre en œuvre une logistique lourde, il est toujours possible de rassembler d’autres bonnes volontés autour de son projet.

On sent bien qu’il est plutôt question dans notre affaire de volonté et d’ingéniosité que de compte en banque. A noter qu’on peut être très riche et ne poursuivre aucun objectif vraiment digne de ce nom. Cela s’est déjà vu.

A chacun son vrai projet

Il n’y a pas d’âge pour se lancer dans cette démarche. Les priorités et les envies peuvent évoluer, les contraintes aussi. Mais à tout moment il est possible voire souhaitable de s’interroger sur son parcours pour donner un sens nouveau à sa vie.

Avoir un vrai projet est un moteur essentiel de l’existence. Et quand on y réfléchit bien, les possibilités sont infinies, chacun peut trouver chaussure à son pied.

Silvain Rossini

Bilan et projet de vie

www.bilanetprojet.com

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